En 1845, Henry David Thoreau part vivre dans une cabane construite de ses propres mains, au bord de l'étang de Walden, dans le Massachusetts. Là, au fond des bois, il mène pendant deux ans une vie frugale et autosuffisante, qui lui laisse tout loisir de méditer sur le sens de l'existence, la société et le rapport des êtres humains à la Nature. Une réflexion sereine qui montre qu'il faut s'abstraire du monde et de ses désirs pour devenir réellement soi-même.
Walden est un monument de l'histoire littéraire américaine à l'immense postérité.
À la fin de l'été 1839, Henry David Thoreau et son frère aîné John entreprennent un voyage à bord de l'embarcation qu'ils ont fabriquée de leurs mains. Ils vont suivre le cours de la Concord River, puis de la Merrimack River. Quand John meurt trois ans plus tard, Thoreau décide de lui rendre hommage en retraçant leur voyage, à partir de notes qu'il rassemble dans sa cabane de Walden. Il condense son récit en une semaine symbolique, où chaque journée est associée à un thème : la poésie antique, la sagesse orientale, la culture des Indiens d'Amérique... Au rythme du courant, vif ou lent, les paysages traversés sont décrits avec l'oeil poétique du peintre et la précision du scientifique. Et ce périple, qui fut bien réel, devient un voyage initiatique, une véritable épiphanie, dans l'abandon heureux à la Nature et à l'espace des vastes étendues américaines.
En juillet 1846, Henry David Thoreau est emprisonné pour avoir refusé de payer un impôt à l'État américain, en signe d'opposition à l'esclavage et à la guerre contre le Mexique. Cette expérience sera à l'origine de cet essai paru en 1849 et qui fonde le concept de désobéissance civile. Ce texte influença Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela et il ne cesse d'inspirer philosophes et politiciens depuis plus de 150 ans.
En plein XIX? siècle, dans le pays qui est en passe de devenir le plus industrialisé du monde, Thoreau tourne le dos à la civilisation et s'installe seul, dans les bois, à un mille de tout voisinage, dans une cabane qu'il a construite lui-même, au bord de l'étang de Walden, Massachusetts. Il ne doit plus sa vie qu'au travail de ses mains. C'est là qu'il commence à écrire Walden, grand classique de la littérature américaine, hymne épicurien, souvent loufoque, à la nature, aux saisons, aux plantes et aux bêtes, toutes choses et tous êtres qui ne sont, selon les propres dires de Thoreau, que «l'envers de ce qui est au-dedans de nous».
«Quand j'écrivis les pages suivantes, ou plutôt en écrivis le principal, je vivais seul, dans les bois, à un mille de tout voisinage, en une maison que j'avais bâtie moi-même, au bord de l'Étang de Walden, à Concord, Massachusetts, et ne devais ma vie qu'au travail de mes mains. J'habitai là deux ans et deux mois. À présent me voici pour une fois encore de passage dans le monde civilisé.» Un éloge du retour à la nature et à une vie simple en accord avec soi-même.
Un éloge de la marche, « en soi l'entreprise et l'aventure de la journée », faisant émerger la valeur suprême de l'individu et permettant la communion avec la nature. Le bréviaire essentiel de l'éveil à soi.
« À quoi bon emprunter sans cesse le même vieux sentier ? Vous devez tracer des sentiers vers l'inconnu. Si je ne suis pas moi, qui le sera ? ».
Henry David Thoreau (1817-1862) quitte à vingt-huit ans sa ville natale pour aller vivre seul dans la forêt, près du lac Walden. Il a pour habitude de marcher au moins quatre heures par jour. Avec cet éloge de la marche, exercice salutaire et libérateur, Thoreau fait l'apologie de l'éveil à soi par la communion avec la nature.
Longuement mûri, Walden est le chef-d'oeuvre littéraire de Thoreau. Ses références littéraires, ses images, ses injonctions à vivre de façon plus libre et anticonformiste, ses magnifiques pages de descriptions de la nature sauvage ainsi que ses exercices d'introspection en font une oeuvre singulière, qui garde aujourd'hui intacte toute sa portée subversive. Considéré comme l'ouvrage fondateur du genre littéraire nature writing, apprécié par des générations d'écrivains américains, à commencer par certains des représentants de la Beat Generation, Walden est aussi à la source de la réflexion écologiste sur l'utilisation des ressources et la préservation des espaces sauvages. La traduction de référence de Brice Matthieussent est enfin disponible en format poche.
Introduction Jim Harrison
Si nous menions une vie plus conforme à la nature, nous n'aurions pas besoin de nous défendre du chaud et du froid : elle serait pour nous une nourrice et une amie fidèle, comme elle l'est déjà pour les plantes et les animaux. Si nos corps étaient nourris de substances simples et pures, nous n'aurions pas besoin de plus d'aliments qu'il n'en faut à un rameau sans feuilles, et nous le verrions prospérer comme les arbres, dont même l'hiver favorise la croissance. Une intense méditation du jeune Thoreau (1817-1862), mêlant poésie, observation naturaliste et réflexion éthique, sur l'harmonie du monde naturel et la relation que l'homme doit restaurer avec celui-ci, en résistant aux sirènes de la civilisation.
« Je gagnai les bois parce que je voulais vivre suivant mûre réflexion, n'affronter que les actes essentiels de la vie, et voir si je ne pourrais apprendre ce qu'elle avait à enseigner, non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n'avais pas vécu. Je ne voulais pas vivre ce qui n'était pas la vie, la vie est si chère ; plus que je ne voulais pratiquer la résignation, s'il n'était tout à fait nécessaire. Ce qu'il me fallait, c'était vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie, couper un large andain et tondre ras, acculer la vie dans un coin, la réduire à sa plus simple expression. » En plein XIXe siècle, Henry David Thoreau ne se reconnaît pas dans ce que lui offre l'Amérique - argent, travail, réussite sociale. Il tourne alors le dos à la civilisation et s'installe seul, dans les bois, au bord de l'étang de Walden (Mass.). Il ne doit plus sa vie qu'au travail de ses mains.
Sa philosophie: se contenter du strict nécessaire, sans superflu et prendre le temps de profiter de la vie et de la beauté de la nature.
Hymne épicurien à la nature, aux saisons, aux plantes et aux bêtes, avant d'inspirer les hommes, de Gandhi à la beat generation, en quête d'une vie simple en harmonie avec la nature.
« Être philosophe ne consiste pas simplement à avoir de subtiles pensées, ni même à fonder une école, mais à chérir assez la sagesse pour mener une vie conforme à ses préceptes, une vie de simplicité, d'indépendance, de magnanimité et de confiance. » « La plupart des luxes, et beaucoup de ce qu'on appelle les conforts de la vie, ne sont pas seulement non indispensables, mais constituent de véritables entraves à l'élévation de l'humanité. »
« Pouvoir regarder le soleil se lever ou se coucher chaque jour, afin de nous relier à un phénomène universel, préserverait notre santé pour toujours. » Auteur de La Désobéissance civile, Henry David Thoreau prolonge sa pensée séditieuse dans La Vie sans principe (1863). Prenant l'exemple de sa propre vie, Il montre que les besoins matériels et les contingences quotidiennes sont dérisoires et qu'ils constituent une entrave à l'épanouissement de l'esprit. En exaltant l'individualisme et une certaine forme d'oisiveté dans la communion avec la nature, Thoreau nous invite à explorer les « provinces de l'imagination ».
Le parti pris de cette sélection établie par Michel Granger a été de privilégier l'originalité et la radicalité de ce philosophe transcendantaliste : une critique impitoyable de la société du milieu du XIXe siècle américain, alliée à des propositions pour un autre mode de vie plus respectueux de la nature et de la vie de l'esprit. Thoreau n'est pas un penseur tiède, conformiste ; son point de vue inédit peut servir à analyser les travers de notre époque : il exprime une pensée qui se veut « débridée » - à ne pas confondre avec la décomplexion néolibérale actuelle - et il s'efforce de provoquer la réflexion, d'ébranler les certitudes, de rompre avec la tradition, d'éveiller les consciences. Une anthologie de passages essentiels pour comprendre la pensée forte de Thoreau.
Sous ce titre sont regroupés plusieurs essais inédits de Henry David Thoreau, qui viennent compléter et prolonger sa théorie philosophique développée dans sa fameuse Désobéissance civile.
Thoreau, qui ne fut pas l'ermite dans les bois que la postérité voudrait voir en lui, mais un acteur des combats politiques de son temps, dénonce les risques d'un pacifisme passif, s'en prend aux conservateurs et réformateurs de tout poils et prône un engagement concret, parfois jusqu'au-boutiste, qui surprendra plus d'un de ses lecteurs. Bien qu'adepte d'un transcendantalisme individualiste, il n'a cessé de réfléchir à la façon d'améliorer la société et le gouvernement.
Henry David Thoreau, auteur de «Walden» et «De la désobéissance civile», fit de longues excursions dans les vastes forêts du Maine. Il tira de cette expérience un récit détaillé qui compte parmi ses oeuvres les plus célèbres. L'observation la plus attentive de la nature, dans ses menus détails comme dans ses grandes scansions, s'y allie avec une mise en question radicale de la civilisation moderne : c'est en gardant en soi un peu de la forêt sauvage qu'on peut, selon Thoreau, préserver la vie de l'esprit.
Établissement de l'édition et traduction
de l'anglais (États-unis) par Thierry Gillyboeuf
Anthologie originale
Henry David Thoreau (1812-1862) voulait « vivre profondément et sucer toute la moelle de la vie ». Sa vie et son oeuvre sont une école de philosophie et de spiritualité. L'auteur de Walden a pratiqué la « désobéissance civile », la « pauvreté volontaire » puis, en se retirant du monde, l'immersion dans la nature pour trouver la voie de la liberté. Ses livres les plus fameux comme ses journaux recèlent de merveilleuses formules et réflexions, élaborées la plupart du temps dans le silence plein de ses longues marches en forêt, qui portent en elles la quintessence de sa pensée et de sa sensibilité.
Un choix original, comportant de très nombreux extraits inédits
Le désobéissance civile « Il existe des lois injustes : nous faut-il consentir à leur obéir ? » Juillet 1846. Henri David Thoreau est arrêté parce qu'il refuse de payer ses impôts à un État qui participe à la guerre du Mexique et cautionne l'esclavage. Cet événement marque sa pensée politique et donne naissance, trois ans plus tard, à La Désobéissance civile. Le vote ne détourne-t-il pas notre attention du véritable engagement citoyen ? Comment l'homme juste doit-il agir sous un gouvernement injuste ? Dans cet essai, Thoreau critique les mécanismes d'asservissement de l'appareil d'État et formule un modèle de révolte pacifique inédit. Oeuvre autobiographique, La Vie sans principe prolonge l'appel à la sédition de Thoreau dans une perspective plus intime, celle d'un individu qui s'oppose au matérialisme et aux impératifs sociaux de son époque.
« Si humble que soit votre vie, faites-y honneur et vivez-la ; ne l'esquivez ni n'en dites de mal. » Pendant deux ans et deux mois, Henry David Thoreau séjourne dans une cabane qu'il a bâtie lui-même, au bord de l'étang de Walden, à Concord, dans le Massachusetts. Au contact de la nature, Thoreau redécouvre les bienfaits de la solitude et retrouve la liberté dont les obligations sociales l'avaient privé.
Walden ou la Vie dans les bois est considéré comme l'un des textes majeurs qui ont façonné la pensée et la littérature nord-américaines. De la Beat Generation à Into the Wild, en passant par Le Cercle des poètes disparus, ce récit initiatique culte continue de nourrir de nombreuses contre-cultures et est érigé en manifeste par les mouvements écologistes modernes.
Dans sa préface, Michel Onfray met en lumière les formidables leçons de ce livre, véritable appel à « refuser la vie mesquine ».
« La majorité des hommes sont trop facilement enclins à suivre tout ce qui s'accorde avec l'opinion générale. » À dix-sept ans, Henry David Thoreau compose ses premiers essais. Entre 1834 et 1837, de son entrée à l'université de Harvard à sa rencontre avec Ralph Waldo Emerson, son futur ami et mentor, Thoreau forge sa pensée, bien décidé à faire entendre une nouvelle voix philosophique.
Ce volume contient l'« autoportrait du futur » de l'auteur de Walden et de La Désobéissance civile, déjà prompt à « refuser les fausses valeurs de la civilisation : la mode, l'argent, les honneurs, les richesses, le pouvoir, la réputation, les villes, l'art, l'intellectualisme, le succès, les mondanités ; et à vouloir les vraies valeurs de la nature : la simplicité, la vérité, la justice, la sobriété, le génie, le sublime, la volonté, l'imagination, la vie », selon les mots de Michel Onfray.
Après avoir passé quelques jours en prison pour avoir refusé de s'acquitter d'une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique et la politique esclavagiste, Thoreau développe dans un court pamphlet le concept de « désobéissance civile », compris comme le refus d'être complice d'un pouvoir injuste et de nourrir ce pouvoir en coopérant, qui inspirera Martin Luther King et Gandhi.
Le présent volume regroupe la totalité des essais écrits durant toute sa vie par Henry David Thoreau (1817-1862), l'auteur de Walden et de La Désobéissance civile.
Au total, près de quarante textes, dont dix sont traduits et présentés pour la première en français. Du premier rédigé à vingt ans jusqu'au dernier, révisé sur son lit de mort, toutes les thématiques chères à Thoreau s'y retrouvent. Leur ordonnancement chronologique permet de suivre le fil de sa pensée, son évolution, ses bifurcations, et ses engagements. À côté de ses essais célébrant différents aspects de cette Nature qu'il n'a cessé d'arpenter, on trouve des textes qui sont de véritables bréviaires de sa philosophie vécue sans concession, et des brûlots politiques qui, bien qu'inscrits dans un contexte historique particulier, n'en continuent pas moins de résonner jusqu'à nous. Car c'est le propre de Thoreau de transcender ce qu'il vit à un instant pour lui donner une dimension plus ample qui trouve des échos avec nos propres interrogations. Ce que dénonce ou célèbre Thoreau nous parle plus que jamais : le temps pour soi, la simplicité volontaire, l'attention à la nature, l'hégémonie de la valeur travail, la soumission à l'argent, la désobéissance civile, le recours à la violence pour une cause que l'on croit juste...
À côté des deux seuls livres qu'il a publiés de son vivant et de son immense journal, ces essais constituent l'autre chef-d'oeuvre de Henry David Thoreau, son indispensable complément, son précieux prolongement, qui fait de son auteur notre contemporain.
Walden est l'un des deux seuls livres publiés par Henry David Thoreau (1817-1862), et celui qui a fait sa renommée. Mais la version que nous connaissons est le fruit d'un long travail de réécriture qui va s'échelonner sur sept ans et autant de moutures jusqu'à une refonte complète organisée en chapitres. Or, Walden ne fut pas pensé comme un livre à l'origine, mais bel et bien comme le texte d'une conférence expliquant, pour satisfaire la curiosité de ceux qui venaient lui rendre visite ou qui s'interrogeaient sur son mode de vie, le quotidien de cet ermitage volontaire. Par ce texte originel, Thoreau entendait oeuvrer à l'édification de ses concitoyens en exaltant l'autosuffisance. Contrairement au livre que nous connaissons, écrit plusieurs années après la fin de son expérience au bord de l'étang de Walden, Thoreau a écrit cette première version, qui n'est pas organisée en chapitres ni même structurée comme le texte définitif, lors de son séjour dans sa cabane. En publiant ce Walden originel, cette « History of Myself » rédigée sur le vif, on touche au coeur de la philosophie vécue de Henry David Thoreau. En cette année du bicentenaire de sa naissance, la parution de cette « vie dans les bois » inédite constitue un véritable événement. Ce Walden première version échappe à l'écueil du didactisme, pour aller à l'essentiel, à cette leçon de vie à portée de tous, qui permet cette libération ultime de l'esprit dont parlent les Orientaux, à laquelle on peut parvenir, démontre Thoreau, grâce à cette liberté acquise au contact de la vie sauvage.
« Je me dis souvent : consacre-toi davantage à cette tâche si tu sais qu'elle est bonne. Ce n'est pas sans raison que tu es satisfait ou mécontent de toi. Ne possèdes-tu pas une faculté de penser des plus précieuses ? S'il y a une expérience que tu souhaites tenter, alors vas-y. Ne nourris pas de doutes s'ils ne te sont agréables. Rappelle-toi qu'il ne faut jamais manger sans avoir faim. [...] Ne t'attends pas à trouver les choses telles que tu crois qu'elles sont. Fais ce que personne d'autre que toi ne peut faire ; abstiens-toi de tout le reste. » H. D. T. Prônant une vie en harmonie avec la nature, à l'écart de la société, défenseur du droit à la liberté, opposant à l'esclavagisme, résistant non violent et chantre de la désobéissance civile, Henry David Thoreau fut un précurseur de bien des mouvements d'idées actuels. Tous les thèmes qui lui sont chers sont condensés dans ces lettres, qu'il adressa à son ami Harrison Blake entre 1848 et 1861, et qui constituent un véritable manifeste de sa pensée. A quoi sert une maison si l'on n'a pas une planète acceptable pour l'y installer ?
Au travers de scènes de la vie quotidienne, inspirées de sa propre expérience, Henry D. Thoreau nous propose de passer au crible, ses préceptes o-pour une vie vertueuse. Il aborde avec philosophie les grands thèmes qui lui sont chers ; le travail, la liberté, la politique, la morale.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Thierry Gillyboeuf
Inédit