Les villes étaient notre royaume.
Puis nous y avons croisé les bêtes. Oiseaux, papillons, renards, sangliers, hérissons et kangourous ont surgi et sont devenus citadins comme nous.
La révolution continue. Volubile mais silencieuse, Sa Majesté Chlorophylle marche sur la ville. Hôte, cuisinière et architecte, la Plante entre en scène.
Le lotus sacré de Bangkok navigue-t-il mieux sur les rivières d'asphalte ? Le haricot parisien nous préviendra-t-il à temps de la pollution de l'air ? À Tel-Aviv, les plages bruyantes rendent-elles vraiment sourdes les belles de nuit ? Les chèvres urbaines vont-elles grimper aux arbres de parking ? Et le roi des papillons mexicains fera-t-il avec la verge d'or son grand retour dans nos villes ?
Chlorophylle et ses bêtes nous instruisent. Sur le pavé, elles parlent d'architecture et de géopolitique, de mondialisation et d'ancrage local à la terre, d'inventions et d'innovations, de culture, d'histoire, d'espoir. Et d'amour.
Grâce à ces nouvelles histoires naturelles, l'architecte Nicolas Gilsoul nous entraîne dans un jubilatoire voyage au pays du Vivant. Son école buissonnière, savante et joyeuse, souligne la fragilité de notre monde et réenchante nos villes.
« Vive les animaux ! D'accord. Mais vont-ils sauver nos villes ? » Erik Orsenna, de l'Académie française La moule zébrée va-t-elle sauver New York ? Le scorpion Tityus serrulatus terroriser les habitants de São Paulo ? Les kangourous s'ébattre dans la forêt de Rambouillet ?
Saviez-vous seulement que toutes ces bêtes vivaient si près de chez vous ?
En pleine crise de la biodiversité, nos villes sont devenues des jungles hybrides où se croisent bien plus de créatures que dans nos forêts.
Bienvenue aux 33 000 sangliers clandestins des parcs de Berlin, aux léopards des faubourgs de Bombay ou encore aux coyotes de Chicago et aux cougars de Mulholland Drive.
Certains ont muté, leurs comportements ou leurs physiques se sont transformés pour survivre à la ville. La souris de Brooklyn résiste aux polluants lourds, l'escargot d'Amsterdam combat l'îlot de chaleur urbain, l'hirondelle de la Côte est réduit sa voilure pour éviter les gratte-ciel.
Au travers de 1 001 histoires de bêtes de villes, l'architecte Nicolas Gilsoul nous offre un bestiaire érudit de nos territoires et nous incite à nous reconnecter au vivant.
En chemin il dessine de nouvelles perspectives sur l'art de concevoir la ville avec le génie animal. À l'évidence, observer des bêtes, ça rend intelligent.
Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres, Nicolas Gilsoul est architecte, paysagiste et docteur en sciences à l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement à Paris. Professeur à l'École nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais, il enseigne de Vancouver à Bruxelles. Lauréat de l'Académie de France à Rome, pensionnaire de la villa Médicis, il a remporté de nombreux prix d'architecture. Il publie avec Erik Orsenna en 2018 Désir de villes chez Robert Laffont, dans lequel il explore entre autres les tréfonds de la ville Terrier et les cimes de la ville Canopée.
Pourquoi les gouvernements semblent-ils toujours reproduire les mêmes erreurs lorsqu'ils sont confrontés à une crise sanitaire ? Comment faire face à des situations imprévisibles? Pourquoi sommes-nous plus vulnérables aux pandémies aujourd'hui qu'hier ? À travers 30 questions, la scientifique Anne-Claude Crémieux nous donne les clés pour comprendre les crises sanitaires du xxie siècle. Sa proposition est simple : mettre à la disposition du public les connaissances scientifiques qui évoluent sans cesse, pour qu'il puisse mieux comprendre ce qui lui arrive et y faire face.
« Je savais, pour avoir vécu des crises sanitaires, que l'information du public est essentielle. Mais ce que j'ai appris pendant ces deux dernières années, c'est ce que m'ont dit les personnes qui m'arrêtaient dans la rue : Même quand vous nous annonciez des mauvaises nouvelles, vous nous rassuriez. La vérité rassure, même quand elle est inquiétante.
Mon objectif est d'éclairer le public sur ce qu'il a vécu; ce qui a été bien fait comme les erreurs. Expliquer ce que nous savons mais aussi ce que nous ne savons pas. Jamais la vie quotidienne des citoyens n'a été autant bouleversée par une crise sanitaire. Ils ont le droit de savoir.» Anne-Claude Crémieux est l'une des infectiologues les plus sollicitées par les médias depuis l'émergence du Covid-19 et l'une des 50 Françaises les plus influentes de 2020 selon Vanity Fair. Membre correspondant de l'Académie nationale de médecine et membre de l'Académie des technologies, elle est professeure en maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis-Université Paris Cité. Normalien, docteur en science politique, Pierre Haroche est chercheur en sécurité européenne à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM).
Chaire Géométrie spectrale Dans les années 1920, une théorie mathématique (la diagonalisation des matrices) et une question physique (la détermination du spectre des atomes), nées indépendamment, se sont rejointes pour donner naissance à la mécanique quantique et à la branche des mathématiques appelée « théorie spectrale ». Celle-ci intervient dans toute équation d'évolution linéaire, dont elle décompose les solutions en une superposition de solutions stationnaires dites « modes propres », qui vibrent à des « fréquences propres » : ces fréquences constituent le « spectre ».
Située à l'intersection de plusieurs communautés mathématiques, la géométrie spectrale vise à comprendre le lien entre la géométrie initiale d'un objet et son spectre de vibration. L'auteure entreprend de retracer l'histoire de ce domaine très actif à travers quelques grands thèmes de recherche passés et actuels.
Nalini Anantharaman est mathématicienne, membre de l'Académie des sciences et lauréate du prix Henri Poincaré. Ses travaux visent à décrire géométriquement la propagation des ondes. Elle a été nommée en 2022 professeure au Collège de France, titulaire de la chaire Géométrie spectrale.
Contre les menaces que fait peser le dérèglement climatique, Tatiana Giraud propose de comprendre la biodiversité dans ce qu'elle a de plus intriguant : ses facultés d'adaptation dans des environnements changeants, voire hostiles.
Pour préserver la biodiversité et les nombreux services qu'elle nous rend, nous devons comprendre comment elle s'est formée et quels sont les facteurs jouant sur sa dynamique. La théorie de l'évolution par sélection naturelle offre un paradigme très puissant pour expliquer pourquoi le monde vivant est tel qu'il est, comment la biodiversité se forme, quelle est sa dynamique, et enfin comment les populations arrivent à s'adapter ou non à un environnement changeant.
Face à la menace du changement climatique et au déclin rapide de la biodiversité qu'elle entraîne, les sciences de l'écologie et de l'évolution sont essentielles pour mesurer l'ampleur de la crise actuelle et ses conséquences sur les sociétés humaines.
La Terre baigne dans un océan d'énergie, celle de la lumière du Soleil. De nature extraterrestre, illimitée à notre échelle, celle-ci échappe de fait à la finitude des ressources terrestres. Elle alimente depuis la nuit des temps les rêves de l'humanité d'une utilisation universelle et pacifique. La conversion photovoltaïque, grâce aux cellules solaires, permet pour la première fois dans l'histoire la transformation directe de l'énergie des photons en électricité. De sa découverte en 1839 à son formidable essor actuel, cette leçon inaugurale retrace l'histoire de sa longue progression scientifique, technologique et sociale. Pressentie comme le futur pilier de la transition énergétique, l'énergie solaire permet d'envisager le passage d'un Anthropocène destructeur à un Héliocène réparateur.
Chercheur émérite au CNRS, Daniel Lincot étudie l'interface entre la chimie et le photovoltaïque. Il est professeur invité sur la chaire annuelle Innovation technologique Liliane Bettencourt du Collège de France, créée avec le soutien de la fondation Bettencourt Schueller, pour l'année académique 2021-2022.
" Informer et, si possible, intéresser le lecteur aux sciences du système nerveux: les connaissances dans ce domaine ont connu, au cours des vingt dernières années, une expansion qui ne se compare, par son importance, qu'à celle de la physique au début de ce siècle, ou à celle de la biologie moléculaire vers les années 50.
Un nouveau monde se dessine et le moment paraît opportun d'ouvrir ce champ du savoir à un public plus large que celui des spécialistes et, si possible, de lui faire partager l'enthousiasme qui anime les chercheurs en ce domaine. " Jean-Piere Changeux, Professeur au Collège de France et à l'Institut Pasteur, consacre ses travaux à la biologie du système nerveux.
L'infini est le sujet le plus vaste que l'imagination puisse embrasser. Il a de tout temps fasciné les hommes, qu'ils soient artistes, philosophes ou scientifiques. Mais l'infini se manifeste-t-il vraiment dans la réalité physique, ou est-il seulement un concept de notre imagination, comme le pensait Aristote ?
Des artistes comme Escher, des écrivains comme Borges ont tenté de le représenter, mais c'est Georg Cantor qui assoit fermement l'infini dans le paysage des mathématiques et nous dévoile ses propriétés étranges et magiques.
L'univers est, par excellence, le lieu où l'infini se manifeste. Dans un univers infini, nous serions confrontés au paradoxe de l'éternel retour, où chacun de nous posséderait un nombre infini de sosies. Les avancées en physique de ces dernières décennies ont donné au mot « infini » un sens nouveau. Il se réfère non seulement à notre univers, mais aussi à une infinité d'univers parallèles, le tout formant un vaste et fantastique « multivers ».
A ces sujets vertigineux, Trinh Xuan Thuan apporte ses réflexions avec la pédagogie lumineuse, à la fois scientifique, philosophique et poétique qui lui est coutumière et qui a fait le grand succès de La Mélodie secrète, du Chaos et l'Harmonie, et, plus récemment, du Cosmos et le Lotus.
L'hôpital public, Mathias Wargon l'a choisi. Pour sauver des gens, pour l'adrénaline qu'il procure. S'il n'avait pas été urgentiste, il aurait exercé dans une ONG, en zone de guerre.
La médecine, il la pratique en Seine-Saint-Denis, l'un des départements les plus pauvres de France. Une banlieue où il a grandi et où il se sent utile auprès d'une population précaire et d'immigrés que certains politiciens voudraient renvoyer chez eux, même malades. Lui, il les soigne grâce à l'engagement de médecins étrangers, car rares sont les Français qui ont envie de venir travailler ici : trop de pauvreté, trop de délinquance, trop de risques.
On l'accuse d'être une grande gueule ? Mais diriger un service d'urgences nécessite d'en être une, même si cette réputation l'a souvent desservi. L'organisation de l'hôpital est devenue trop dysfonctionnelle, il faut être capable de taper du poing sur la table pour obtenir de quoi soigner ses malades, ou simplement leur trouver un lit.
C'est une vision sans concession de l'hôpital que livre Mathias Wargon. Amoureux de ce chef-d'oeuvre en péril, il offre de nombreuses pistes pour le réformer au sein du système de santé, afin que nous puissions le transmettre aux générations futures.
Mathias Wargon, médecin urgentiste et docteur en sciences, est, depuis 2017, à la tête des urgences et du SMUR de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis (93). Il est aussi chargé de mission à l'ARS et président de l'Observatoire régional des soins non programmés d'Île-de-France.
Une plongée magistrale au coeur de la quatrième révolution industrielle Après l'essor de l'électronique et d'Internet, la transformation numérique bouleverse tous nos repères. Thomas M. Siebel, entrepreneur renommé, connaît bien ce vaste phénomène, pour en être un acteur majeur. Par ce livre, il montre avec brio que, sous l'influence de quatre technologies convergentes - le cloud, le big data, l'intelligence artificielle et l'Internet des objets -, l'ampleur des mutations actuelles est comparable aux extinctions de masse du passé. Seules les organisations se donnant de s'adapter pourront espérer récolter les fruits des progrès en cours. Et les opportunités sont historiques, avec des bénéfices économiques estimés à 23 000 milliards de dollars par an d'ici 2030.
D'ENGIE au département de la Défense américain, d'Enel à Royal Dutch Shell, l'auteur propose un tour d'horizon des formidables applications de ces nouvelles technologies. Il donne les ingrédients nécessaires à toute réussite, comme une stratégie de long terme ou la création de centres d'excellence. Car le virage vers le numérique, préalable à toute prospérité, est avant tout une question de survie.
Figure de la Silicon Valley et membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, Thomas M. Siebel est le fondateur et PDG de C3.ai, un leader dans les logiciels d'IA. Fort de quarante années de carrière dans la Tech, il a été à l'avant-garde de plusieurs cycles d'innovation, des bases de données relationnelles à l'Internet des objets. Le magazine Businessweek l'a classé parmi les 25 meilleurs managers du monde trois années de suite.
Les maladies infectieuses ont longtemps été la cause majeure de mortalité en Europe. Leur contrôle progressif a permis un allongement spectaculaire de l'espérance de vie et a laissé la place au règne des maladies chroniques (maladies cardiovasculaires et neurodégénératives, cancers). Sans nier l'influence de polymorphismes génétiques et des facteurs dits de « style de vie » (tabac, alcool, déséquilibres alimentaires, sédentarité), l'auteur montre comment les modifications de nos écosystèmes depuis les débuts de l'Anthropocène et notre environnement physico-chimique actuel (polluants organiques persistants, perturbateurs endocriniens) contribuent à la survenue de ces maladies chroniques. Il s'agit non seulement de comprendre les causes des décès, mais d'identifier les causes de ces causes.
Rémy Slama est directeur de recherche à l'Inserm, responsable de l'équipe d'épidémiologie environnementale de l'Institut pour l'avancée des biosciences (Inserm, CNRS, université Grenoble-Alpes). Il est professeur invité sur la chaire annuelle Santé publique du Collège de France, créée en partenariat avec l'agence nationale Santé publique France, pour l'année académique 2021-2022.
À travers une histoire croisée de l'État et des luttes politiques associées aux moyens de communication, Félix Tréguer montre pourquoi le projet émancipateur associé à l'Internet a été tenu en échec et comment les nouvelles technologies servent à un contrôle social toujours plus poussé.
Ce livre est écrit comme un droit d'inventaire.
Alors qu'Internet a été à ses débuts perçu comme une technologie qui pourrait servir au développement de pratiques émancipatrices, il semble aujourd'hui être devenu un redoutable instrument des pouvoirs étatiques et économiques. Pour comprendre pourquoi le projet émancipateur longtemps associé à cette technologie a été tenu en échec, il faut replacer cette séquence dans une histoire longue : celle des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés.
Depuis la naissance de l'imprimerie, les stratégies étatiques de censure, de surveillance, de propagande se sont sans cesse transformées et sont parvenues à domestiquer ce qui semblait les contester. Menacé par l'apparition d'Internet et ses appropriations subversives, l'État a su restaurer son emprise sous des formes inédites au gré d'alliances avec les seigneurs du capitalisme numérique tandis que les usages militants d'Internet faisaient l'objet d'une violente répression.
Après dix années d'engagement en faveur des libertés sur Internet, Félix Tréguer analyse avec lucidité les fondements antidémocratiques de nos régimes politiques et la formidable capacité de l'État à façonner la technologie dans un but de contrôle social.
Au-delà d'Internet, cet ouvrage peut se lire comme une méditation sur l'utopie, les raisons de nos échecs passés et les conditions de l'invention de pratiques subversives. Il interpelle ainsi l'ensemble des acteurs qui luttent pour la transformation sociale.
Cuidado («sois prudent»), écrit le jeune Darwin dans ses carnets secrets. Révéler ses idées serait «comme confesser un meurtre». Et il les développera en silence.
La publication de sa théorie bouleversera notre vision du monde. Le passé se recompose, modifiant le présent. Nous partageons soudain avec l'univers vivant une généalogie commune. Faite de transformations et de métamorphoses.
Ce livre est un voyage. À travers l'espace et le temps. À travers la lumière et les ombres. À la rencontre d'une révolution scientifique toujours plus riche, toujours en devenir. À la rencontre aussi de la longue nuit de notre histoire, où la science légitimera la négation de la vie et de la dignité de tant d'êtres humains. Un voyage à travers la mémoire et l'oubli. À la recherche de l'empreinte en nous de ce qui a disparu, de ceux qui ont disparu.
Nous sommes faits de ce qui a donné naissance à l'«infinité des formes les plus belles et les plus merveilleuses». Aux bactéries et aux fleurs, aux oiseaux et aux arbres. Et pourtant nous sommes autre. Nous sommes faits de l'histoire des cultures humaines. Et pourtant nous sommes autre. Toujours nouveau.
Ce livre est une plongée dans le récit tumultueux de nos origines. Non pour nous y enfermer. Mais pour y découvrir cet émerveillement «d'arriver àl'endroit d'où nous sommes partiset de connaître le lieu pour la première fois». Et retisser, chaque jour, les liens qui fondent notre commune humanité. D ans le respect de l'extraordinaire vulnérabilité de ceux qui nous ont fait naître, de ceux qui nous entourent, et de ceux qui nous survivront.
Jean Claude Ameisen est médecin et chercheur, et a fait des contributions majeures dans le domaine des recherches sur la mort cellulaire. Professeur d'immunologie à l'université Paris Diderot, Faculté de médecine Xavier Bichat, il est président du comité d'éthique de l'Inserm et membre du comité consultatif national d'éthique. Il est l'auteur de La Sculpture du vivant (Points-Seuil, 2007).
Nous vivons dans un monde où la chimie de synthèse est partout : dans notre alimentation, nos vêtements, nos maisons... Or il serait naïf de croire que les effets de ces produits sur notre santé sont suffisamment évalués. Face aux intérêts des lobbies et devant le laxisme dont font bien souvent preuve les pouvoirs publics, il est possible, individuellement et collectivement, de passer à l'action. Quels sont les produits à éviter absolument, et par quoi les remplacer ? Quels aliments, quels produits d'entretien, quels cosmétiques faut-il privilégier ? Comment mieux vous protéger, ainsi que vos enfants ? Le docteur Laurent Chevallier donne, à partir de bases scientifiques, les clés pratiques pour que chacun d'entre nous puisse adopter facilement un mode de vie bien plus sain et responsable.
ON TROUVERA EN FIN D'OUVRAGE UN GUIDE ANTITOXIQUE POUR SE REPERER AU QUOTIDIEN.
Bientôt, nous ne mangerons plus de viande. Nous cesserons définitivement de tuer des êtres vivants - 60 milliards d´animaux chaque année - pour nous en nourrir. Épuisement des sols, utilisation abusive des ressources en eau, pollution des nappes phréatiques, réchauffement climatique, manque de surfaces agricoles : ce rythme est intenable. Et il le sera d´autant plus lorsque nous serons 9 ou 10 milliards en 2050, et peut-être 15 milliards en 2100. Nous allons donc cesser de manger de la viande parce que notre planète nous l´ordonne, mais pas seulement pour cette raison. Le passage à un régime végétarien va faire partie d´une nouvelle phase de notre évolution. La science nous prouve un peu plus chaque jour que, contrairement à ce que nous avons longtemps prétendu, les animaux sont des êtres qui souffrent, ressentent des émotions et ont une vie sociale. Et c´est là que la philosophie prend le relais. Depuis une trentaine d´années, l´éthique animale nous invite à reconsidérer totalement nos devoirs moraux vis-à-vis des autres animaux, auxquels nous sommes tenus d´accorder des droits. Mais, pourrait-on répliquer, ne faisons-nous pas partie d´un système alimentaire où il est normal de manger et d´être mangé ? Non. Nous ne faisons partie d´aucun système, si ce n´est celui que nous mettons en place grâce à ce que la Nature nous a offert en cadeau et dont nous nous servons parfois à mauvais escient : la conscience. Plus se réduit la frontière entre l´homme et les autres espèces, plus se rapproche l´heure où la viande aura disparu.
Une énigme marque la physique depuis galilée. pourquoi cette science a-t-elle, dès l'origine, fait le choix de l'éternité contre le temps du devenir? pourquoi, de la dynamique classique aux sciences de notre siècle _ la relativité et la mécanique quantique _, a-t-elle répété la plus paradoxale des négations, celle de la flèche du temps, qui traduit pourtant la solidarité de notre expérience avec le monde où nous vivons?
La question du temps a créé une tension sans cesse renaissante entre l'idée d'un monde régi par des lois intemporelles et déterministes et l'expérience humaine, mémoire du passé, ouverture de l'avenir. elle a également opposé la physique aux autres sciences, et les lois " fondamentales " aux descriptions phénoménologiques qui, elles, traduisent la flèche du temps.
Mais aujourd'hui se dessine une cohérence nouvelle qui ouvre la physique aux interrogations du devenir, à l'émergence du nouveau qu'elle avait niée. la question du temps, un et multiple, articule notre besoin de construire une conception plus unifiée du monde avec la multiplicité des regards que ce monde exige de nous.
Entre le temps et l'éternité explore ce renouvellement du savoir, depuis le monde des processus dissipatifs, où l'ordre émerge du chaos, jusqu'à la mécanique quantique et la cosmologie. au terme de cette exploration, la flèche du temps s'inscrit à tous les niveaux, du plus simple des objets quantiques _ l'atome hydrogène _, à l'univers lui-même, né d'une formidable explosion entropique. cette exploration est aussi la découverte d'une science créatrice de significations, délivrée de l'utopie d'un savoir infini, science qui s'affirme oeuvre humaine, située elle-même entre le temps et l'éternité.
Ilya prigogine est directeur des instituts internationaux de physique et de chimie solvay à bruxelles et du centre de mécanique statistique à l'université du texas à austin. il a reçu le prix nobel de chimie en 1977 pour ses contributions à la thermodynamique de non-équilibre, en particulier la théorie des structures dissipatives.
Isabelle stengers, docteur en philosophie des sciences, collaboratrice de l'équipe de bruxelles, a notamment publié avec ilya prigogine la nouvelle alliance (gallimard, 1979) qui marqua un renouveau de la pensée scientifique.
Après 4,5 milliards d'années d'évolution, notre planète s'épuise du fait de l'exploitation intensive des énergies fossiles et de l'eau, de la surconsommation d'engrais agricoles et de la déforestation. Elle pourrait vivre la plus importante des extinctions massives.
Observer les organismes avec lesquels nous cohabitons permet de mieux comprendre les fonctions de chacun et de percevoir l'ampleur des phénomènes en cours, qui engagent dès à présent l'avenir de l'humanité : perte de la biodiversité, dégradation des écosystèmes, changement climatique, épidémies. Face à ce constat alarmant, les scientifiques ont un rôle déterminant à jouer : produire des modèles et formuler des prédictions pour susciter des actions politiques concrètes.
Directeur de recherche au CNRS et directeur du laboratoire Génomique des plantes et des algues à l'Institut de biologie de l'ENS, Chris Bowler a été nommé sur la chaire annuelle Biodiversité et écosystèmes du Collège de France, créée avec le soutien de la fondation Jean-François et Marie-Laure de Clermont-Tonnerre, pour l'année académique 2020-2021.
Alors que l'on s'apprête à célébrer en 2009 le cent cinquantième anniversaire de la théorie de l'évolution fondée par Darwin dans L'Origine des espèces, ce nouvel essai de Jean-Marie Pelt s'emploie à récuser la fameuse « loi de la jungle » qui, dans une nature réputée « cruelle », serait le seul moteur de l'évolution. Il montre qu'il existe une raison du plus faible : tout au long de l'histoire de la vie sur terre, des premières bactéries jusqu'à l'homme, là où les plus gros et les plus forts n'ont pas su résister aux grands cataclysmes et aux changements climatiques, ce sont souvent les créatures les plus humbles qui ont survécu. C'est aussi parmi les plus faibles que sont nées les plus belles histoires de solidarité, par la symbiose. C'est enfin chez les plus vulnérables que l'ingéniosité adaptative a développé ses plus belles inventions.
Notre société humaine, livrée à un esprit de compétition exacerbé, où les « tueurs » de la guerre économique sont venus renforcer les rangs des guerriers dans la lutte pour le « toujours plus », est promise aux mêmes cataclysmes, financiers ou nucléaires, si elle n'entend pas cette leçon de la nature qui fait de l'égoïsme la maladie mortelle des plus forts et de la solidarité la force indéfectible des faibles.
Dans cet ouvrage fourmillant d'anecdotes puisées au coeur du monde végétal et animal, Jean-Marie Pelt s'en donne à coeur joie pour nous raconter l'extraordinaire énergie des petits, réputés faibles...
Jean-Marie Pelt est professeur émérite de biologie végétale et de pharmacologie à l'Université de Metz et président de l'Institut européen d'écologie. La majorité de ses livres est publiée aux Editions Fayard.
Vous souvenez-vous des Shadoks, ces étranges oiseaux qui passaient leur vie à pomper, pomper, pomper et à inventer des machines toujours plus absurdes ? Les Shadoks, aujourd'hui, c'est nous, ou plutôt notre agriculture. Malgré son coût prohibitif, celle-ci ne respecte ni le pacte social qui la lie aux paysans, ni le pacte environnemental qui la lie aux générations futures, ni même le pacte de santé publique qui la lie à chacun de nous. Les ressources d'eau sont gaspillées, polluées. Nous recevons chaque jour dans nos assiettes notre dose de pesticides et autres résidus médicamenteux. L'agriculteur ne s'en sort plus, et il est injustement voué aux gémonies, lui qui n'est que le bouc émissaire d'un système qu'il subit. La confiance est rompue.
Pendant deux ans, Isabelle Saporta a parcouru les campagnes françaises. Dans cette enquête, elle met au jour l'absurdité du système, en le remontant de la fourche à la fourchette, du cours d'eau pollué aux cancers environnementaux provoqués par les pesticides, des animaux trop traités à l'antibiorésistance.
La conclusion semble s'imposer : puisque notre agriculture pose plus de problèmes qu'elle n'en résout, il est urgent de changer de cap et de revenir à davantage de raison. Mais si tout le monde s'accorde sur le constat d'échec, aucun responsable politique ne veut prendre le risque de s'attaquer aux fondements de l'agriculture intensive.
Loin de se contenter de brosser un tableau alarmiste, Isabelle Saporta avance des solutions simples. Pour les trouver, il suffit de savoir écouter ceux qui connaissaient le monde avant son délire productiviste. Ceux qui, aujourd'hui, travaillent d'arrache-pied à remettre les champs dans les sillons du bon sens paysan.
Isabelle Saporta est journaliste. Elle a longtemps préparé les émissions de Jean-Pierre Coffe sur France Inter. Elle est l'auteur de documentaires, dont Manger peut-il nuire à notre santé ? et collabore à Marianne.
Les groupes ont leur propre intelligence ; on sait depuis peu mesurer leur QI. Mais pourquoi les groupes plus féminins sont-ils plus sagaces ? Comment invoquer la sagesse d'une foule en évitant les pièges du conformisme ? Pourquoi la diversité nous rend-t-elle plus intelligents ? Comment notre intelligence « supercollective » rend-elle nos entreprises plus performantes ? Comment l'utiliser pour revitaliser notre démocratie ? Et pourquoi les espions américains s'y intéressent-ils autant ?
Autant de questions auxquelles Émile Servan-Schreiber apporte des réponses surprenantes et stimulantes, en s'appuyant sur les dernières découvertes scientifiques et une longue pratique de terrain. À l'aide d'exemples concrets de Boeing à Macron, en passant par l'intelligence artificielle et la CIA , il révèle l'immense potentiel de nos intelligences groupées et organisées.
Docteur en psychologie cognitive (Carnegie Mellon), Émile Servan-Schreiber a été journaliste et ingénieur en intelligence artificielle. Depuis vingt ans, à la tête de Lumenogic et d'Hypermind, il partage son temps entre la recherche sur l'intelligence collective et ses applications pratiques au service d'entreprises et de gouvernements.
En étudiant la diversité génétique des populations mondiales, Lluis Quintana-Murci livre une histoire mondiale génétiquement ancrée, au service de la connaissance de notre évolution, de notre adaptation au milieu, voire de nos maladies.
« La diversité biologique chez l'être humain est immense : de notre apparence physique à nos capacités à digérer certains aliments, en passant par nos relations avec les pathogènes ou nos vulnérabilités à certaines maladies. Mais quels sont les facteurs qui façonnent cette diversité ? Quelle est la contribution de l'environnement et de la génétique à la diversité phénotypique observée chez les humains d'aujourd'hui ? Comment l'histoire démographique de notre espèce et la sélection naturelle façonnent-elles la diversité génétique des populations humaines ? Ma leçon inaugurale a pour objet de montrer comment toutes ces questions sont abordées dans mes recherches sous l'angle de l'évolution et de la génomique humaine. »
Infirmière passionnée et sensible à la déshumanisation du soin, Isabelle El Khiari s'est heurtée à l'impuissance de sa profession et aux limites de la médecine conventionnelle.
Elle aurait pu baisser les bras, mais elle a préféré redoubler d'activité et de curiosité. Elle a suivi de multiples formations pour inspirer les organisations hospitalières et faire bouger les lignes ; jusqu'à obtenir le premier poste en France d'infirmière clinicienne consultante, spécialisée dans les approches complémentaires. Qualifiée de « solaire » par les médecins, elle apporte aux patients une aide inattendue, réconfortante.
À 51 ans, Isabelle El Khiari partage ici son parcours. Elle raconte des situations cliniques qui l'ont amenée à développer des techniques originales : élixirs floraux pour gérer les émotions, huiles essentielles pour améliorer le confort ostéo-articulaire, sophrologie contre le stress... autant d'expériences riches d'enseignements et aussi d'émotions.
Ce témoignage enthousiaste offre un regard inédit sur la façon dont l'hôpital peut être organisé. Un ouvrage qui fait l'éloge de l'ouverture de la médecine aux méthodes complémentaires, pour offrir aux femmes et aux hommes qui en ont besoin un soin holistique efficace et surtout humain.
Aux XIXee et XXe siècles, les découvertes en neurobiologie et en immunologie ont bouleversé la manière dont nous comprenions les interactions des êtres vivants avec leur environnement. Malgré ces avancées, il faudra attendre le tournant du XXIe siècle pour que le dogme de la séparation entre cerveau et système immunitaire soit discuté.
Depuis une vingtaine d'années, les études attestent le rôle de cellules immunitaires du cerveau non seulement dans la construction et le fonctionnement de l'activité cérébrale, mais aussi dans l'apparition de pathologies neurodégénératives et psychiatriques. Il apparaît donc essentiel de cultiver une approche systémique qui vise à considérer le cerveau dans sa dynamique d'évolution et dans le contexte plus général du corps. Cette approche, qui cherche également à connaître l'origine des maladies, est une source d'espoir pour l'émergence de nouvelles voies thérapeutiques.
Neurobiologiste, Sonia Garel dirige l'équipe Développement et plasticité du cerveau à l'Institut de biologie de l'École normale supérieure (ENS) à Paris. Depuis 2020, elle est professeure au Collège de France, titulaire de la chaire Neurobiologie et immunité.
La maladie a-t-elle un sens ? voilà une question qui nous concerne tous. pourtant la médecine ne se la pose plus. elle soigne en effet le corps sans se soucier de l'intégralité de la personne humaine. et, privilégiant la compréhension des détails, elle oublie les liens qui unissent les patients au monde dans lequel ils vivent.
Tombons-nous malades comme par fatalité, ou bien la maladie est-elle le moyen pour notre corps de trouver, face à des situations perturbantes, un nouvel équilibre ? nos pathologies naissent-elles de causes extérieures à nous ou, au contraire, sont-elles le symptôme d'un malaise plus profond ?
Thierry janssen se confronte à ces questions avec une audace remarquable. s'appuyant sur les découvertes scientifiques les plus récentes, il retrace l'histoire de la médecine psychosomatique : véritable donneuse de sens dont il analyse les apports mais aussi les dérives. et, comparant les théories modernes avec les croyances de peuples traditionnels comme les aborigènes, les douala ou les navajo, il nous montre que, face à la souffrance, nous avons le choix d'explorer plusieurs sens. « sens biologique » déþ ni par la science, ou « sens symbolique » exprimé par les malades ? à travers le témoignage de nombreux patients, nous découvrons, en plus, le « sens collectif » de nos maux. celui-ci fait appel à notre responsabilité afinn de prévenir les pathologies au lieu de les guérir. ainsi, tout au long de ce livre, thierry janssen nous invite à renouer avec des principes de bonne santé qui sont de précieux outils au service de la vie. et sa réflexion, aussi brillante que passionnante, annonce une autre manière de penser la médecine.
Chirurgien devenu psychothérapeute, thierry janssen enseigne les principes d'une « médecine humaniste et responsable » aux professionnels de la santé, dans divers hôpitaux et facultés de médecine. il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont la solution intérieure : vers une nouvelle médecine du corps et de l'esprit, publié en 2006 chez fayard et considéré comme une référence incontournable.